“À la découverte de l’Élégant Immeuble Art Nouveau du Boulevard de l’Est”

Au cœur de Liège, au numéro 16 du Boulevard de l’Est, s’élève un immeuble de style Art Nouveau qui captive par sa splendeur et son histoire fascinante. Construit en 1908-1909 par l’entrepreneur en maçonnerie Joseph Simonis, il dévoile une riche palette d’éléments artistiques et architecturaux.

Élégance architecturale

L’immeuble, aux allures majestueuses, se dresse avec élégance sur quatre niveaux. Sa façade en brique blanche est rythmée par des bandeaux plats de calcaire, témoignant du raffinement caractéristique de l’Art Nouveau. Deux travées, avec une travée de droite plus imposante, offrent une symphonie visuelle de pilastres bombés, d’oriels rectangulaires, et d’une grande lucarne à la Mansart.

Détails artistiques enchanteresses

Les détails sculptés sur la façade transportent le spectateur dans un monde de symbolisme et d’intrigue. Des têtes d’hommes et de femmes, ornées de chevelures ondoyantes et de pavots, attirent le regard. Au-dessus de la porte trône une tête barbue d’aspect christique, entourée d’un décor végétal délicat. Le monogramme JME, initiales du premier propriétaire Joseph Meyers, ajoute une touche personnelle à l’ensemble.

Fusion de styles et d’influences

L’immeuble témoigne d’une harmonie entre les styles architecturaux. Les traits orientalistes se mêlent aux références néo-classiques, néo-gothiques et éclectiques. L’asymétrie délibérée, avec deux travées distinctes, crée une dynamique visuelle unique qui intrigue et enchante.

Impact de l’absence d’architecte

L’absence d’un architecte traditionnel soulève des questions sur l’origine de la diversité stylistique. Bien que construite par un entrepreneur en maçonnerie, Joseph Simonis, la maison Meyers présente un charme unique, fusionnant les caractéristiques de l’Art Nouveau, du Néo-classicisme, du Néo-gothique et de l’Éclectisme.

Matériaux et baie vitrée exceptionnelle

La palette de matériaux, mêlant brique blanche vernissée et pierre bleue du Condroz, crée un contraste visuel saisissant. La pièce maîtresse de cette façade artistique est la somptueuse baie vitrée au rez-de-chaussée, ornée d’un arc outrepassé et encadrée de pierre bleue striée. Des figures sculptées, une femme à gauche et un homme à droite, ajoutent une touche théâtrale à cette composition visuelle.

Une anecdote

En 1990, on créait dans cet immeuble un hôtel baptisé Hôtel Simenon qui disposait de sept suites et quatre chambres. Tout y tournait autour du célèbre écrivain et de son oeuvre. Les chambres offraient atmosphère particulière, chacune étant en effet décorée en fonction d’un roman de Georges Simenon : Trois Chambres à Manhattan, La Fleuriste de Deauville, La Chambre Bleue, Le Coup de Lune etc…

Mais les héritiers de Georges Simenon n’ont pas du tout apprécié cette initiative faite sans leur accord, et ils ont déposé une plainte devant les tribunaux pour utilisation abusive du nom « Simenon ». Après une longue procédure judiciaire, la Cour d’Appel de Liège a rendu un arrêt qui donna raison aux héritiers. L’Hôtel Simenon a été contraint de baisser ses volets et fermer définitivement sa porte.

Conclusion

En explorant les caractéristiques de cet immeuble du Boulevard de l’Est, nous nous plongeons dans une époque révolue, où l’art et l’architecture fusionnaient pour créer des chefs-d’œuvre uniques.

Cette pépite originale de l’Art Nouveau, bien que dépourvue d’un architecte conventionnel, témoigne d’une créativité débridée et d’une richesse stylistique qui continuent de captiver les visiteurs.

Une invitation vous est lancée pour aller admirer ce bâtiment et explorer les multiples facettes qui font de cette résidence un incontournable d’un parcours de découvertes à Liège.