Inauguré le 21 novembre 2021 au cœur du quartier nord de Liège, le monument commémoratif de l’immigration italienne se dresse fièrement au pied de la passerelle “Léon Tchiniss”, sur la place Vivegnis à Liège. Cette œuvre artistique, fruit de la collaboration entre Dacil Martin Paillet et la Ferronnerie Dejeond Delarge, va bien au-delà d’une simple représentation du passé minier.
Plongeons dans l’histoire captivante de ce lieu chargé de mémoire.
Le projet émane du collectif du Bâneux, un regroupement dynamique d’habitants du quartier animés par l’idée de célébrer les 75 ans de l‘accord bras-charbon signé entre l’Italie et la Belgique en 1946. À l’époque, les mineurs italiens débarquaient à la gare Vivegnis, un lieu aujourd’hui disparu mais dont la symbolique perdure. Ainsi, le choix stratégique d’installer le monument à proximité de la passerelle en bois qui enjambe le chemin de fer.
En discutant avec Alain Jacquet du collectif du Bâneux, il devient clair que l’objectif n’était pas simplement de créer une représentation traditionnelle de l’histoire minière. Pour lui, “il s’agissait de dépasser l’aspect purement ‘mineur’, car ce qu’on veut commémorer, c’est l’immigration en tant que telle, c’est-à-dire l’arrivée des hommes et l’enrichissement mutuel entre la population italienne et la Belgique.”
Le monument, construit en acier Corten, présente un style graphique étudié avec soin. Il s’élève comme un témoignage visuel de l’intégration culturelle et de la diversité qui ont marqué la région. Mais au-delà de son apparence extérieure, le socle du monument abrite une capsule spatio-temporelle. Une boîte à souvenirs destinée à être ouverte 75 ans après la commémoration, soit 150 ans après la signature des accords charbon.
Alain Jacquet souligne l’importance de cette capsule en déclarant : “Nous y avons mis une série de documents écrits, vidéos, audios en rapport avec le monument et avec l’immigration.” Une manière unique de préserver l’histoire et de la transmettre aux générations futures.
L’emplacement soigneusement choisi sur la Place Vivegnis à Liège ajoute une couche de symbolisme. En effet, dans les années 1940, les migrants italiens descendaient à la Gare “Vivegnis”. Ainsi, le monument met en avant le dur labeur dans les mines, les mineurs, et l’arrivée du train des migrants italiens.
L’implication de l’ASBL le Collectif du Bâneux, dont le nom fait référence à un ancien charbonnage, renforce le lien entre le passé industriel et l’héritage culturel. La fusion de l’art, de l’histoire et de la mémoire crée un véritable point de rencontre entre les communautés.
En conclusion, ce monument de l’immigration italienne à Liège transcende les frontières temporelles. Il représente un hommage chaleureux et vivant à l’enrichissement culturel résultant de l’immigration. Avec sa capsule spatio-temporelle, il nous invite à réfléchir sur notre passé et à construire un avenir inclusif et solidaire.
