Longtemps reléguée à l’ombre, la sculpture « Le Solitaire » de Louis Dupont s’offre aujourd’hui un nouvel écrin sur une terrasse de la Cité Administrative à Liège. Redécouvrons ensemble l’héritage de ce grand sculpteur liégeois.
« Le Solitaire » : une sculpture de Louis Dupont retrouve enfin sa place à Liège
Pendant longtemps, les passants de la rue Saint-Jean-Baptiste ignoraient presque sa présence, tant il était dissimulé derrière les murs, sur une terrasse inaccessible de l’îlot Saint-Georges. Aujourd’hui, Le Solitaire, un bronze signé Louis Dupont en 1963, sort de l’ombre. L’œuvre a trouvé un nouvel écrin, plus digne de son importance, sur une terrasse intérieure de la Cité Administrative de Liège.
Cette renaissance dans un espace considéré comme public est l’occasion de redécouvrir son créateur : Louis Dupont (1896-1967), natif de Waremme et figure incontournable de la sculpture liégeoise du XXe siècle. Élève d’Adrien de Witte et de Georges Petit, il fut à la fois dessinateur, médailleur et statuaire. Marié à la peintre Joséphine « Finette » Dupont, il partagea avec elle plusieurs expositions. Professeur de sculpture à l’Académie royale des Beaux-Arts de Liège (1949-1967), il fut distingué par le Prix de Sculpture de la Province de Liège en 1954 pour l’ensemble de son œuvre.
Son empreinte est encore partout visible dans la ville : du Monument national à la Résistance au parc d’Avroy (1955) aux reliefs du pont des Arches (1949), en passant par le monument à Eugène Ysaye (1947) ou encore les bas-reliefs de la Faculté de Philosophie et Lettres place Cockerill (1958). Autant de jalons d’une carrière marquée par de nombreuses commandes publiques, entre 1924 et 1958.
Reste une question en suspens : « Le Solitaire » connaîtra-t-il une restauration prochaine ? Certains l’espèrent ou le laissent entendre selon certaines sources, mais rien n’est encore acté. Le bronze attend patiemment, comme son titre l’indique, que les finances communales permettent un jour de lui offrir tout le soin qu’il mérite.
En attendant, le promeneur ou l’usager attentif des services communaux de la Ville de Liège peut désormais s’arrêter un instant devant cette figure de bronze, témoin d’un art discret, mais profondément ancré dans la mémoire liégeoise.



