Lucifer – Le génie du mal , c’est installée dans la chaire de vérité de la Cathédrale St-Paul que se situe cette statue de Guillaume Geefs depuis 1848.
Le génie du mal tourne le dos à une représentation de la religion, à St-Paul et St-Pierre.
À l’origine, c’était une autre statue qui s’y trouvait. On avait fait appel au frère de Guillaume, Joseph Geefs, pour compléter la chaire. Il avait achevé son œuvre en 1842 et installé en 1843. Cependant, la presse et les paroissiens considéraient cette statue comme « trop sublime » et l’accusaient de distraire les croyants.
Une nouvelle commande est alors passée à Guillaume Geefs afin de la remplacer.
Le génie du mal, aussi appelé simplement Lucifer, est une œuvre fortement romantique car représentée sous les traits d’un homme séduisant, mais avec des influences néoclassiques car on peut y trouver des marques de retenues par rapport au “Malin” de Joseph, qui se trouve désormais au Musée Royal des Beaux-Arts de Bruxelles.
Le génie de Guillaume est moins androgyne que celui de son frère avec une musculature plus marquée. Il est également plus habillé. Là où Joseph montrait la tentation par un serpent, elle est ici représentée par une pomme croquée. Le châtiment divin infligé à Lucifer est exprimé par son enchainement. Autre attribut donné par Guillaume afin de le déshumaniser, des cornes sont rajoutées alors que le “Malin” de Joseph Geefs était un humain aux proportions parfaites avec des ailes de chauve-souris. On peut remarquer aussi les ongles et doigts allongés.
Enfin, le sceptre brisé ainsi que la couronne abimée marquent le statut de l’ange déchu.
En 1986, l’artiste liégeois Jacques Charlier fait du Génie du Mal l’objet central de son installation artistique, Himmelsweg (« Voie du Paradis »).
Une photo encadrée de la sculpture surplombe un guéridon drapé d’un tissu noir. Un boîte transparente sur la table contient trois livres : une étude carmélite sur Satan, un livre scientifique sur l’air, le mémorial des Juifs belges exterminés à Auschwitz. Sur l’étagère du bas du guéridon sont posées des chaînes.
Jacques Charlier a décrit son utilisation du Génie du Mal comme « une image romantique qui nous parle de la séduction, du mal et du péché d’oubli ». Le titre allemand du travail se réfère au cynisme nazi pour la rampe d’accès conduisant aux chambres à gaz : « Le Chemin du Paradis mène à l’Enfer ; la Chute est si proche de la Rédemption »
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