Paul Jaspar est né à Liège en 1859 dans une famille issue de la petite bourgeoisie progressiste liégeoise.
Cet environnement résolument tourné vers la modernité va participer à la construction de la personnalité de l’homme.
Son père, Joseph Jaspar, inventeur, marque l’industrie belge et en particulier le domaine de l’électricité.
Il se lance dans l’éclairage électrique et plus spécifiquement dans la fabrication industrielle de la dynamo de Zénobe Gramme. La maison familiale devient dès lors un véritable laboratoire où son père Joseph Jaspar mène toutes sortes d’expériences.
Rapidement, le jeune Paul Jaspar abandonne l’enseignement traditionnel pour se tourner vers des études artistique à l’Académie des Beaux-Arts de Liège.
Il poursuit sa formation à l’Académie de Bruxelles, mais très vite, mécontent de l’enseignement qu’il y reçoit, il se désintéresse de ses cours et fréquente de jeunes étudiants architectes comme Victor Horta et Paul Hankar. A leur contact, il apprend les rudiments de l’architecture et commence à développer des réflexions d’avant-garde en la matière.
En 1878, Paul Jaspar choisit de devenir stagiaire chez le célèbre architecte Henri Beyaert.
Pendant cinq ans, Jaspar se nourrit de la richesse de l’enseignement de Beyaert qu’il considère comme son maître.
Il y apprend des principes qui le suivront tout au long de sa carrière : qualité des dessins, franchise des matériaux…
Lorsque Paul Jaspar quitte l’atelier d’Henri Beyaert, il a côtoyé les plus grands architectes belges et a une
solide connaissance solide des styles.
Comme de nombreux artistes, Paul Jaspar entreprend en 1884 un voyage en Italie de cinq mois. En effet, un périple dans la péninsule italienne constitue à l’époque l’aboutissement de la formation des artistes. Ils vont y étudier l’héritage de l’antiquité et surtout de la Renaissance.
Pour Paul Jaspar, il s’agit donc d’un véritable voyage riche en découvertes. Paris est sa première étape sur le chemin vers le sud.
Il y rencontre quelques compatriotes, tels que Adrien de Witte ou Léon Philippet, avec qui il lie des amitiés. Mais ce qui lui laisse le souvenir le plus vif, c’est sans aucun doute sa visite du site archéologique de Pompéi, dont on conserve de nombreux croquis.
Alors que Paul Jaspar séjourne en Toscane, il reçoit sa première commande ferme, ce qui le contraint à écourter son aventure italienne.
A son retour, il s’installe à Liège, comme architecte.
Cependant, il réalise rapidement qu’il ne connaît rien au métier, si ce n’est le dessin qu’il maîtrise fort bien. C’est donc peu à peu qu’il apprend à rédiger des devis, un cahier des charges, à mener les échanges d’affaires. Le succès est au rendez-vous et très vite les commandes se multiplient.
Le lendemain de la première guerre mondiale marque un tournant décisif dans ses activités d’architecte.
Paul Jaspar s’implique de plus en plus dans la défense du patrimoine. Il sera membre de la Commission royale des Monuments et Sites et membre de l’Institut Archéologique Liégeois, société savante fondée en 1850, dans le but de « rechercher, rassembler et conserver les œuvres d’art et les monuments archéologiques » et copropriétaire des collections du Grand Curtius.
Il s’affiche en fervent défenseur du patrimoine local. A Liège, il milite pour le maintien de la “maison Porquin” qui était située sur l’actuelle place de l’Yser en Outremeuse.
Peu à peu, dans ses projets d’architecture il délaisse les formes modernes pour renouer avec des formes plus traditionnelles.
Il cesse son activité de bâtisseur en 1932.
Âgé de 83 ans, Paul Jaspar décède en 1945, quelques mois après la libération de Liège.
![](https://art-public-liege.be/wp-content/uploads/2023/12/P.Jaspar.jpg)