Éléments décoratifs sur « la maison Piot » située au no 17 de la rue de Sélys à Liège.
La Maison Piot appelée aussi Maison des francs-maçons datée de 1904 est sans doute une des réalisations les plus abouties du style Art nouveau à Liège.
Elle est l’œuvre de l’architecte Victor Rogister pour son commanditaire Henri Piot, directeur d’usine mécanique.
Cette belle maison de deux travées et trois niveaux utilise l’Art nouveau de manière ostentatoire, mais l’accumulation d’éléments de ce style ne nuit pas à l’harmonie générale de la façade.
De nombreux éléments figuratifs sur la façade de cette maison sont erronément interprétés comme des symboles maçonniques.
Au rez-de-chaussée :
Sur la partie supérieure de l’imposante porte en chêne à deux battants, deux génies ailés accroupis se font face, les yeux clos, un globe dans une main, une branche de chêne dans l’autre.
Deux poignées de porte en fer forgé représentent chacune une tête de dragon à la gueule ouverte et menaçante et un corps de serpent.
La baie d’imposte, complétée par deux petites fenêtres latérales, est protégée par un jeu géométrique et symétrique de fers forgés de couleur bleue.
Deux têtes sculptées, œuvres du sculpteur Oscar Berchmans représentent de jeunes femmes au regard mélancolique coiffées, à gauche, d’un coq et à droite, d’une chouette (symboles du jour et de la nuit) qui complètent le rez-de-chaussée.
Au premier étage :
Sur la partie gauche, au-dessus de la date de construction en pierre bleue (1904), une baie en arc brisé surmontée de pierres bleues reflète sur elle-même cet arc par un subtil jeu de petits bois.
À droite, une imposante bow-window parallélépipédique repose sur un linteau en fer peint en bleu. La partie supérieure des logettes fait la part belle à des vitraux aux motifs en référence avec ceux du rez-de-chaussée.
Le second étage est remarquable par son originalité :
Une baie en arc légèrement brisé dont la menuiserie donne un bel effet d’arc outrepassé agrémente cette lucarne curieusement sans rambarde.
Le sommet convexe est surmonté à ses extrémités par deux têtes de vieillards barbus et sinistres du sculpteur Oscar Berchmans.
