Jean Rets, voit le jour à Paris le 6 décembre 1910, sous le nom de RetseRveld. Issu d’une famille ayant des racines en Limbourg hollandais et établie à Liège, son père, autodidacte en peinture, lui transmet dès son plus jeune âge le goût pour l’art. Après des études à l’École Moyenne Communale du boulevard Saucy, il entame un apprentissage artistique en parallèle, notamment à l’Académie Royale des Beaux-arts de Liège.
Sa carrière débute véritablement lors d’une exposition à la galerie du journal La Meuse en 1930, où son talent émerge et attire l’attention de la critique. Dès lors, il participe à plusieurs expositions collectives et devient membre du groupe Nord 7 animé par Léon Kœnig. C’est durant cette période qu’il explore le cubisme, influencé notamment par l’œuvre de Braque, avant de se tourner vers la non-figuration après avoir découvert les travaux d’Alberto Magnelli lors d’une exposition de l’A.P.I.A.W.
L’A.P.I.A.W. (Association pour le Progrès Intellectuel et Artistique de la Wallonie) joue un rôle crucial dans la carrière artistique de Jean Rets. Fondée clandestinement pendant la guerre par des personnalités liégeoises, cette association a pour objectif de promouvoir l’art et la culture en Wallonie. Sous l’impulsion de l’industriel Fernand Graindorge, la section des beaux-arts de l’A.P.I.A.W. connaît un développement exceptionnel, offrant aux artistes de la région une plateforme pour exposer leurs œuvres et échanger avec leurs pairs.
Pour Jean Rets, l’A.P.I.A.W. représente une véritable révélation artistique. Grâce à cette association, il découvre la non-figuration, qui apparaît comme une nouveauté révolutionnaire. En décembre 1951, l’exposition des tableaux d’Alberto Magnelli le convainc définitivement de rompre avec la figuration et d’embrasser pleinement l’abstraction. De ce peintre italien, il ne copie pas les recettes, mais conserve l’esprit, trouvant ainsi sa propre voie artistique.
En 1948, Jean Rets fonde son propre atelier d’art, l’Atelier d’Art Jean Rets, qui devient rapidement une référence dans le domaine artistique liégeois. Avec jusqu’à vingt-cinq travailleurs, l’atelier se spécialise dans différents domaines artistiques, notamment la peinture, la sculpture, et la création d’œuvres d’art public. Parmi ses clients figurent plusieurs marques de cigarettes telles que Bastos, Taf et Saint-Michel, la FN (Fabrique nationale d’armes de guerre), et la RTT (Régie des télégraphes et téléphones), ainsi que d’autres entreprises et institutions publiques et privées.
Parallèlement à sa carrière professionnelle, il poursuit son exploration artistique et devient membre de plusieurs groupes artistiques belges, dont la Jeune Peinture belge, le groupe Art abstrait, et le groupe Formes, contribuant ainsi à l’évolution de l’art abstrait en Belgique.
Au fil des années, son style évolue, explorant différentes techniques et matériaux, de la peinture acrylique aux sculptures lumineuses en tubes néon. Ses œuvres se distinguent par leur élégance du trait et leur souplesse des contours, tout en exprimant une certaine rigueur et une grande maîtrise artistique.
Jean Rets est également reconnu pour ses contributions à l’art public, réalisant des œuvres majeures qui marquent le paysage urbain de plusieurs villes belges. Parmi ses réalisations les plus remarquables, on compte des vitraux pour des édifices religieux, des reliefs en béton pour des bâtiments modernes, et des fresques pour des espaces publics.
En 1958, il est sollicité pour créer un grand vitrail pour la gare des Guillemins à Liège, contribuant ainsi à l’embellissement de ce lieu emblématique. De plus, il réalise des reliefs en béton pour des tours au nouveau quartier de Droixhe, intégrant ainsi l’art à l’architecture urbaine de manière innovante.
Parmi d’autres réalisations moins connues, on peut citer un vitrail et un assemblage de marbres découpés dans une galerie commerciale (Galerie Cathédrale), ainsi qu’une composition peinte sur un découpage de formes en aluminium sur la façade d’un centre médical (Centre du Vieux-Maïeur), témoignant de sa polyvalence et de sa créativité dans différents contextes architecturaux.
Malgré des problèmes de santé à partir des années 1970, Jean Rets continue de créer jusqu’à la fin de sa vie, il décède à Liège le 21 juin 1998, il laisse un héritage artistique marqué par son engagement envers l’abstraction construite et son exploration incessante des formes et des couleurs. Son influence perdure dans les arts visuels, affirmant sa place dans l’histoire de l’art belge et international.
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