Léopold Harzé, né en 1831 à Liège et mort en 1893, est un sculpteur liégeois.
Fils d’un marchand d’armes à feu, Léopold Harzé s’inspire de l’atmosphère du cœur de la ville de Liège où il a passé toute sa jeunesse, dès ses débuts de modeleur et de sculpteur. Fasciné par la vie et les mœurs locales, celui qui aida son père à la gravure et à la ciselure sur armes devient une sorte de « sculpteur dialectal », pour reprendre la formule de Joseph Philippe.
Attirant le regard des passants, ses terres cuites animent les vitrines du magasin paternel (1858), avant d’être rapidement exposées à la Société d’Émulation (1859). Façonnant des personnages typiques et typés (botrèsses, cotîrèsses, etc.), il crée des scènes de la vie quotidienne, s’attarde aux anecdotes et rend des atmosphères.
Ayant suivi des cours à l’Académie des Beaux-Arts de Liège (1845), élève de Gérard Buckens puis de Guillaume Geefs, Léopold Harzé a puisé dans son don d’observation la matière de ses « petites » sculptures réalistes et a ainsi créé un genre bien particulier.
Capable de portraits réalistes (le marbre du géologue d’Omalius d’Halloy, ou le bronze du portrait de Dorine) et de sculptures en bois pour les églises (quelques Vierges et une Sainte Barbe en bois dans l’église de Grâce-Berleur), Harzé a surtout réalisé « Le Marché de Liège » (1859, œuvre en terre cuite), considéré comme sa pièce maîtresse, exemplative de son style et que l’on peut admirer au Musée de la Vie wallonne. On y retrouve les caractéristiques chères à l’artiste : humour, réalisme, précision. Le souci du détail est tel que le rendu des visages renseigne sur le caractère des personnages.
Fixé à Bruxelles entre 1864 et 1882, il revient à Liège finir sa vie. C’est là que se trouve l’essentiel de sa collection, même si l’humour de ses scènes populaires a trouvé des admirateurs ailleurs en Europe.
Ce sculpteur avait la réputation de se promener avec de petites boulettes de terre glaise dans les poches et croquait les personnages intéressants qu’il rencontrait. Scènes de rue, de marché, de houillère, de carnaval ou scènes plus intimes sont les sujets de prédilection de l’artiste qui se spécialise dans la représentation de la vie populaire.
Guy Vanden Bemden