Panneaux décoratifs sur un immeuble d’habitations sociales de style éclectique

Un ensemble de quatre panneaux décoratifs en carreaux de céramiques, il est situé sur la façade d’un immeuble, rue de Berghes n° 6 à Liège

À l’angle de la rue Porte-Grumsel et de la rue de Berghes, cet immeuble d’habitations sociales, de style éclectique empreint d’Art Nouveau, fut construit en 1910 par l’architecte E. Thibeau pour la société « le Logement ouvrier ».

Sur cette façade en brique rouge et calcaire striée de bandeaux de brique blanche, on peut y voir quatre panneaux décoratifs portant des inscriptions moralisatrices typiques de la société paternaliste de la Belle Époque.

Fin de l’année 1909, la Ville de Liège accorde à la Société « Le logement ouvrier » l’autorisation de bâtir un vaste immeuble à logements multiples dessiné par l’architecte Edgard Thibeau.

Ce bâtiment est le fruit d’une longue réflexion sur le logement ouvrier qui se développe dans la seconde moitié du XIXe siècle. Il s’agit de rendre à l’ouvrier une habitation décente. Le logement ouvrier devra dorénavant comporter plusieurs chambres qui sépareront les enfants des parents : quant à la distribution intérieure, tout en répondant aux besoins ordinaires d’une famille, elle doit être aussi simple que possible. Ce qui importe le plus évidemment, c’est de disposer les pièces à l’intérieur de façon à ce que les parents et les enfants puissent loger séparément.

Si le bâtiment répond à des exigences liées à sa fonction, il doit aussi avoir une portée morale.

Les pavés de céramique dictent des préceptes que l’ouvrier doit respecter. C’est ainsi que quatre groupes de pavés étaient apposés sur les angles du bâtiment.

Voici les préceptes en partant du bas : Dieu-Patrie, Devoir-Travail, Hygiène-Economie et Concorde-Famille.

Ces mots, à portée morale, sont entourés de dessins de fleurs stylisées façon Art Nouveau.

Dans certains exemples comme celui-ci, l’Art Nouveau, qui voulait s’éloigner de l’architecture néogothique à cause de sa portée religieuse, propose à son tour des concepts moraux qui ne sont pas ceux de l’Église, mais bien ceux de la bourgeoisie dominante.

Par esprit de réaction ou de contradiction, sur la façade de la rue Porte-Grumsel on peut y voir qu’un magnifique crucifix daté de 1776 y a été apposé.

Immeuble de a Société « Le logement ouvrier » rue de Berghes n° 6 à Liège