Bienvenue dans un nouveau voyage captivant à travers le temps et l’art, à la découverte de l’église Saint-Jacques à Liège.
Parmi tous ses trésors architecturaux, le porche érigé entre 1552 et 1560 sous l’abbatiat d’Herman Rave se dresse comme une œuvre d’exception, témoin silencieux de l’histoire et de la créativité de la Renaissance belge. Suivez-nous alors que nous explorons les détails fascinants de cette structure, chaque pierre racontant une histoire riche imprégnée de symbolisme et de l’héritage artistique de la région.
Un Regard Approfondi sur la Structure
Imaginez-vous devant la majestueuse façade du porche de l’église Saint-Jacques. Élevé dans le but de magnifier et solenniser l’accès à l’abbatiale, ce « portail antique » nous transporte dans l’époque de sa construction. Des colonnes d’ordre corinthien trônent, posées sur des piédestaux, flanquant les travées latérales. Chaque colonne abrite une niche à coquille surmontée du blason de l’abbé Herman Rave, arborant la mitre, la crosse, et ses initiales HR.
Un Voyage dans le Symbolisme et l’Histoire
Chaque détail de cette façade raconte une histoire. Les armoiries du Pape Paul IV et de l’Empereur Ferdinand 1er de Habsbourg, qui surmontent les niches, témoignent des liens de l’église Saint-Jacques avec des figures religieuses et politiques de l’époque. Le fronton central, arborant l’écu du Prince-Évêque Robert de Berghe, ajoute une dimension historique unique à cet ensemble architectural.
Controverses et Style Architectural
Plongeons dans les débats qui entourent le porche. Lambert Lombard est-il vraiment l’architecte qui se cache derrière cette merveille ?
Si l’on attribue généralement ce portail au peintre et architecte liégeois Lambert Lombard, elle est cependant sujette à caution. Des études récentes ont démontré la faiblesse de cette hypothèse qui était déjà contestée au XVIIe siècle. Cette attribution n’en reste pas moins tenace depuis plus de 500 ans.
L’analyse des éléments sculptés sur la façade, du grand médaillon représentant le songe de Jacob, aux médaillons et aux neuf bustes sculptés qui y figuraient à l’origine, offre des clés pour comprendre l’ambition de ce portail, qui assimile cette église à la « maison de Dieu ».
Une Conception « À l’Antique »
Nuançons notre compréhension du style. Oublions les classifications simples de « Maniériste » ou « Renaissance italienne » et apprécions la conception « A l’antique ».
En 1577, Hans Vredeman de Vries, dans son traité sur les ordres d’architecture, citait ce portail comme l’un des plus beaux « portails antiques » des Pays-Bas, soulignant ainsi son importance artistique.
Une anecdote « qui en dit long »
Depuis le début du XIX siècle, la façade s’est régulièrement retrouvée dans un état de délabrement avancé. Le goût dominant de l’époque ne lui était plus favorable, ce porche et sa façade apparaissaient comme des éléments intrus, pièces rapportées sur cette église dont on appréciait particulièrement l’aspect médiéval. En 1834, on envisagea de démolir cette façade pour la remplacer par une façade gothique. Si elle fut sauvée, c’est parce que le coût de sa démolition s’avéra trop élevé !
Et en guise de conclusion…
L’église Saint-Jacques à Liège se démarque par son porche, un véritable chef-d’œuvre de la Renaissance en Belgique. À travers ces pierres sculptées, c’est toute une époque qui s’anime, reliant le ciel et la terre dans une expression sublime de glorification divine.
Nous vous invitons à aller vous perdre dans les détails de ce portail et à ressentir l’Histoire qui y résonne encore aujourd’hui.
Une invitation à une exploration artistique et spirituelle qui vous attend à chacun des coins de l’édifice et à l’intérieur de cette exceptionnelle église Saint-Jacques.
