À Liège, la richesse architecturale du style Art Nouveau éblouit à chaque coin de rue, témoignant du génie créatif de maîtres tels que Paul Jaspar, Victor Rogister et Maurice Devignée. Si nombre de ces joyaux sont soigneusement préservés, d’autres, relégués dans les quartiers périphériques, languissent dans l’oubli, victimes du temps et de l’indifférence. Parmi eux, la maison du 64 rue Herman-Reuleaux, conçue par l’architecte Maurice Devignée, dépérit lentement, sa façade autrefois majestueuse se dégradant inexorablement.
Située dans le quartier d’Amercoeur, la maison au 64 rue Herman-Reuleaux est un témoignage poignant du génie artistique de Maurice Devignée. Construite en 1909, année de la pleine maturité artistique de l’architecte, elle porte en elle les éléments caractéristiques de son style Art Nouveau le plus typique. La façade, autrefois splendide, révèle aujourd’hui les stigmates du temps : le crépi appliqué sur les pilastres témoigne des tentatives de réparation récentes, mais ne parvient pas à masquer l’ampleur des dégradations.
Maurice Devignée, figure éminente de l’architecture liégeoise, a marqué son époque par son style novateur et éclectique. En 1909, année de la conception de la maison au 64 rue Herman-Reuleaux, son œuvre atteint son apogée. Cette période voit la quintessence de son langage architectural se matérialiser, avec une profusion d’éléments caractéristiques de l’Art Nouveau : arcs outrepassés, ferronneries aux formes fluides, et combinaison audacieuse de matériaux.
Malgré son importance à la fois historique et artistique, cette maison du 64 rue Herman-Reuleaux est aujourd’hui menacée par l’indifférence et la négligence. Le manque d’intérêt des propriétaires, couplé à des contraintes financières, laisse probablement la façade se détériorer lentement, compromettant ainsi l’intégrité de ce précieux témoignage architectural. La préservation de ce type de patrimoine nécessite une prise de conscience collective et des efforts concertés pour sauvegarder ces témoins de notre histoire et de notre identité culturelle.
Conclusion
La maison de la rue Herman-Reuleaux incarne à la fois la grandeur passée de l’Art Nouveau à Liège et les défis contemporains de sa préservation. Face à la dégradation inexorable de ce patrimoine architectural, il est impératif d’agir pour le sauvegarder et préserver la mémoire d’une époque révolue. C’est en conjuguant volonté politique, mobilisation citoyenne, information et sensibilisation et ressources financières nécessaires, que nous pouvons offrir à ces maisons en péril une seconde vie, perpétuant ainsi l’héritage artistique de ces architectes et préservant un pan essentiel de notre histoire collective.
